14 Sep Où allons-nous ?
Depuis le début de la pandémie nos projets sont suspendus, nous vivons dans la dépendance de son évolution, nous avons perdu la maîtrise de notre futur. Voilà qui est étrange dans une société qui veut tout contrôler, tout réguler, tout assurer.
Un pavé dans la mare… une épée de Damoclès sur la tête, nous sommes contraints de nous adapter à ce virus difficile à maîtriser, à comprendre, à éradiquer. Nos efforts se concentrent dans une lutte contre, certains ont même parlé de guerre, comme s’il y avait un ennemi à combattre, un envahisseur.
Lutte ou cohabitation ? Nous avons coutume de résister à tout ce qui vient nous contrarier. Le plus souvent cela se passe dans une certaine proximité mais cette fois le monde entier est concerné, comme pour le problème climatique d’ailleurs, celui-là auquel nous sommes encore sourds parce que pas suffisamment impactés. Cette situation sanitaire nous déstabilise et interroge celui ou celle qui veut bien se laisser bousculer, interpeller afin d’envisager peut-être une autre manière de voir l’existence, une réorientation après avoir été désorienté. Nous savons par expérience que les crises nous transforment et nous font évoluer.
Avec le danger que la maladie représente, la perspective de la mort reprend sa place dans notre quotidien, nous l’avions reléguée à un avenir lointain, parfois organisée, cachée, oubliée, pour les autres. Pour autant que nous nous arrêtions pour nous questionner sur le sens de notre vie frénétique, notre course en avant, n’est-ce pas une aubaine d’être soudain freinés, dépendants, réduits même, sous certains aspects, à vivre un peu au jour le jour ? Et si les réponses se font attendre, bienvenue ! Dans ce monde du tout tout de suite, aurons-nous la patience de nous laisser modeler par un futur incertain, une nouvelle manière d’appréhender la vie telle qu’elle est, c’est à dire imprévue ?
Faut-il y voir un clin d’œil puisque la mode de vivre l’instant présent prend de l’ampleur, voila que cela va nous y aider. Mais au-delà du présent, c’est notre être tout entier à replacer dans une confiance débutante voire timide. Un retournement de vision de notre réalité et d’un avenir pour lequel nous avons une part à jouer certes, mais pas toute la part, en laissant de la place à l’inattendu, aux surprises bonnes ou mauvaises qui enrichissent nos vies et les constituent, mais avant tout de l’espace à la grâce et à la gratitude.
Tout programmer c’est enfermer la vie dans une boîte où elle n’a plus d’air pour respirer, est-ce mieux que le coronavirus ?
Florence Mugny 078 632 26 17
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Image : nibus