Florence Mugny | Avril 2020
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Avril 2020

Avril 2020

Dans notre société la jeunesse, la beauté, la réussite sont magnifiées et établies comme modèles.

La mort est reléguée aux pays en guerre ou à la famine des pays pauvres, les personnes âgées mises à l’écart dans les EMS, le deuil doit se faire en quelques étapes et après il faut passer rapidement à autre chose, la souffrance et la mort sont un scandale alors qu’elles font partie de notre condition humaine, nous investissons dans le transhumanisme avec le rêve et l’espoir d’une vie sans fin… 

Et nous voilà tous confrontés, riches et pauvres, bien portants et malades à notre finitude. Notre monde bien organisé et rassurant s’écroule et comme la cigale « nous voilà fort dépourvus quand l’hiver fut venu ». Il ne s’agit pas là de réserves matérielles mais de notre indigence devant la possibilité de mourir. Car à moins d’une maladie grave ou du décès d’un proche, nous ne nous en préoccupions pas trop. Si Blaise Pascal entendait « le divertissement » comme ce qui nous éloignait de l’essentiel, notre société occidentale, reine du divertissement, met tout en œuvre pour nous faire oublier que nous sommes mortels. Bien que la mort soit cependant permanente sur nos écrans, elle est lointaine, à distance et nous sommes bien au chaud chez nous dans l’illusion que nous serions à l’abri.

Il est probablement salutaire de devoir faire face à l’éventualité ou, plus exactement, à la certitude de notre mort, car cela pose la question du sens : d’où je viens, pourquoi je vis, comment, et qu’est-ce qui est vraiment important pour moi. Même si cela génère peur et angoisse ce sont les crises qui nous permettent de grandir et qui sont le ferment de la nouveauté. Alors que l’hiver s’apparente à la mort, nous nous émerveillons aujourd’hui de l’arrivée du printemps. Nous avons que trop oublié que nous faisons intégralement partie de la nature et que pour nous aussi après l’hiver il y aura le printemps et après la mort la vie et après la vie la mort… nous ne faisons que passer.

Peut-être que lorsque la situation sera revenue à la normale ou plutôt à une certaine normalité, car cet épisode de pandémie laissera assurément des traces, nous oublierons les remises en question de nos vies, mais il est probable aussi que nous prendrons d’autres orientations qui, j’en suis convaincue, seront bénéfiques pour nous-mêmes, nos proches et le monde.

Si la Pâques est un passage, elle peut être cette année, le passage d’une manière de vivre à une autre, d’une vie désincarnée à une vie en abondance.

« Est-ce qu’il ne vaut pas mieux mourir vivant que vivre mort ? » Emmanuel Carrère.

 

Florence Mugny 078 632 26 17

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